Alexandre Charlet

Alexandre Charlet est chercheur au CNRS (CRCN) à l’Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives (INCI CNRS UPR 3212).

Il soutient en 2009 une thèse en Neurosciences portant sur l’évaluation de la douleur spontanée chez le rongeur libre de ses mouvements, récompensée par le prix Chantal Autissier de l’AFSTAL, avant de se rendre à Lausanne, pour un postdoctorat visant à étudier le rôle modulateur de l’ocytocine dans la microcircuiterie de l’amygdale, et développe les outils optogénétiques, que son laboratoire utilise encore aujourd’hui, nécessaires à l’étude des fonctions de l’ocytocine endogène. Ces travaux sont alors récompensés par la Société Suisse de Biologie Psychiatrique en 2012 puis par l’Académie Nationale de Médecine française en 2013.

Il est recruté au CNRS en 2013 au sein de l’Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives (INCI UPR3212). Il y développe un groupe de recherche afin d’explorer l’hypothèse stipulant que les neuropeptides, parmi lesquels l’ocytocine, sont des acteurs clef de la modulation de la valence émotionnelle.

Ses travaux montrent alors que seuls quelques neurones ocytocinergiques sont impliqués dans la modulation de la peur, et forment une population critique pour la mémoire et le contrôle de la peur (Hasan et al., Neuron, 2019). Dans le cadre de l’importante initiative de lutte contre la douleur menée à Strasbourg, sous l’égide de la « Strasbourg Pain Initiative », son équipe identifie une population de trente neurones ocytocinergiques capables de moduler la douleur par une double action centrale et périphérique (Eliava et al., Neuron, 2016). Poussant l’étude de ces neurones, ils démontrent ensuite qu’ils sont activés par des stimulations tactiles légères retrouvées lors des interactions sociales, afin notamment de promouvoir la motivation sociale (Tang et al., Nature Neuroscience 2020). Ces deux études permettent d’émettre l’hypothèse que la fonction de ces neurones pourrait être de coordonner les actions régulatrices de l’ocytocines. Enfin, marquant un changement de paradigme dans le domaine de l’étude des neuropeptides, l’équipe du Dr. Charlet vient d’identifier un nouvel acteur de la modulation ocytocinergique : dans l’amygdale centrale, une population d’astrocytes aux caractéristiques morphologiques particulières exprime le récepteur à l’ocytocine ; ces astrocytes transmettent le signal ocytocinergique au réseau neuronal afin de promouvoir un état émotionnel positif, qui pourrait s’assimiler à du confort (Wahis et al., Nature Neuroscience 2021).

La richesse de ces avancées scientifiques est soutenue par l’USIAS en 2014, puis reconnue par l’Académie Nationale de Pharmacie en 2016, et, aujourd’hui, par le Cercle Gutenberg au travers du Prix Guy Ourisson 2021.