Rodolphe Dos Santos Ferreira

Rodolphe Dos Santos Ferreira est professeur émérite de sciences économiques à l’Université de Strasbourg, où il est membre du Bureau d’Economie Théorique et Appliquée (BETA, UMR 7522 du CNRS). Il a fait des études de droit à l’Université de Lisbonne, avant de poursuivre, à partir de 1961, toute sa formation d’économiste à l’Université de Strasbourg. Il a obtenu en 1974 un doctorat d’Etat à l’Université Louis Pasteur, où il a été intégré comme professeur l’année suivante, à la suite de son admission au concours d’agrégation de l’enseignement supérieur. Il a été doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de 1977 à 1980 et co-directeur du BETA de 1979 à 1992. Il a par ailleurs été membre senior actif de l’Institut Universitaire de France de 1996 à 2006 ainsi que président de l’Association Française de Sciences Economiques en 2001-2002. Il a reçu en 2003 la médaille d’argent du CNRS et est Fellow de la Society for the Advancement of Economic Theory depuis 2020.

Il a publié plus de 70 articles dans des revues à comité de lecture, 20 chapitres d’ouvrages collectifs ou d’actes de colloques et a coordonné, seul ou en collaboration, 3 numéros spéciaux de revues. Son activité de recherche a été et est toujours partagée entre l’économie théorique et l’histoire de la pensée économique. Sur le premier terrain, la concurrence oligopolistique est le thème central de ses travaux, poursuivis en collaboration pour l’essentiel. Ce thème est décliné dans les trois domaines de l’organisation industrielle, de l’équilibre général et de l’analyse macroéconomique. Il a notamment contribué dans les années 1980 à la littérature alors naissante portant sur la modélisation macroéconomique des équilibres en concurrence imparfaite et, au tournant du siècle, à la théorie des fluctuations endogènes, lorsque leur émergence est imputable à la nature oligopolistique des marchés. Dans les deux dernières décennies, il a principalement travaillé à l’intégration des principaux modèles statiques d’oligopole en une théorie unifiée, couvrant tout le spectre entre la concurrence parfaite et la collusion. Les objectifs de ce travail sont d’une part de fonder de manière plus satisfaisante, sur la théorie des jeux, les paramètres de conduite introduits de manière ad hoc par la littérature empirique, et d’autre part de construire des modèles macroéconomiques capables de faire intervenir de grandes entreprises oligopolistiques tout en restant maniables. Il a également appliqué une démarche similaire à la modélisation des décisions des ménages. Il a contribué enfin ces dernières années à la littérature consacrée au concours de beauté keynésien, modélisant des agents différemment informés qui coordonnent leurs anticipations sur une information conventionnelle, potentiellement divorcée de toute référence aux fondamentaux. Sur le terrain de l’histoire de l’analyse économique, ses contributions portent sur les théoriciens de l’oligopole, Cournot en premier, mais aussi sur des auteurs majeurs – Aristote, Marx ou Keynes – qui ne relèvent pas de cette catégorie.

Septembre 2025