Régis Blazy

Après avoir obtenu en 1996 mon doctorat sous la direction du Pr. Pierre-Marie Larnac, j’ai débuté ma carrière en 1997 à Paris Dauphine comme maître de conférences en sciences économiques. À la suite du concours de l’agrégation de 2002, j’ai été nommé professeur à Sciences Po Strasbourg, école de l’Université de Strasbourg. Quelques années plus tard, j’ai travaillé en détachement à l’université du Luxembourg comme professeur en finance (2006-2008). En 2008, j’ai réintégré Sciences Po Strasbourg où je travaille aujourd’hui. Je suis également professeur associé à l’EM Strasbourg business school. Au cours des dernières années, j’ai exercé diverses fonctions de direction/codirection en matière de formation doctorale et de recherche (école doctorale Augustin Cournot, laboratoire LARGE).

Mes recherches sont essentiellement financières. Elles portent sur la relation de crédit et le risque de défaillance (entreprises et ménages). Je mobilise plusieurs approches relevant des courants i) Law & Economics, ii) banking finance, iii) corporate governance. Mes travaux les plus récents étudient en particulier l’impact du fonctionnement de la justice consulaire sur les chances de redressement des PME en difficultés et le recouvrement de leurs créanciers. Depuis 2016, j’investis une nouvelle thématique de recherche, assez différente, relative au fonctionnement du marché de l’Art (dynamique d’enchères, approche hédonique du prix). Dans mes travaux, j’utilise divers outils théoriques et empiriques (microéconomie, jeux, économétrie, analyse des données, analyse financière) au service de ces thématiques. Au total, mes recherches abordent fréquemment les questions suivantes : (I) Quels sont les facteurs de défaillance des entreprises ? (II) Quel rôle jouent les banques lorsque les emprunteurs font défaut ? (III) Comment mesurer et expliquer l’efficacité des procédures collectives en Europe ? (IV) Quel sont les avantages et limites des indices de « mesure du droit » (type Doing Business) et comment les relier au développement macroéconomique des pays ? (V) Comment s’opère l’effacement des dettes des ménages surendettés ? Etc.

Ce que le prix Guy Ourisson (2010) m’a apporté :

En 2010, j’ai eu l’honneur d’être récompensé par le prix de recherche alsacien Guy Ourisson. Ce prix a été pour moi d’une très grande importance. Au-delà de la reconnaissance des pairs – essentielle dans une vie de chercheur –, ce prix a donné une légitimité aux recherches que je menais depuis plusieurs années. Je suis extrêmement reconnaissant au cercle Gutenberg de m’avoir permis, via ce prix, de donner de l’ampleur à mes projets scientifiques. Après l’obtention du prix en 2010, j’ai pu notamment initier en 2013 un programme de recherche financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR, contrat « EURODEF » sur 36 mois). Ce programme avait pour objectif d’analyser le processus de défaillance des entreprises au niveau européen. Plusieurs milliers de données individuelles ont ainsi été collectées auprès de tribunaux en charge des affaires de « faillite », dans 11 pays d’Europe. De telles données n’avaient jamais fait l’objet de collectes systématiques à cette échelle. Elles ont été croisées avec plusieurs centaines d’indicateurs juridiques construits en amont. Ce programme rassemblant plusieurs dizaines d’équipes de collecteurs et de chercheurs s’est achevé en août 2016. Le prix Ourisson a joué un rôle déterminant dans la crédibilité de notre demande de financement auprès de l’ANR. En 2020, le projet EURODEF alimente encore plusieurs de nos publications.

A l’automne 2017, avec 18 collègues universitaires, j’ai participé, à une expérience inédite de partage des savoirs entre l’université et les lycéens de la région Grand Est (classes de 1ère et de terminale). Cette manifestation dénommée « Les étoiles du savoir », organisée par le Cercle Gutenberg avec le soutien du Rectorat de l’Académie de Strasbourg, nous a permis de rencontrer 40 lycéens avec lesquels chacun d’entre nous a pu présenter durant des « speed-dating » le métier d’enseignant-chercheur, les métiers autour de la recherche ainsi que nos projets en cours. Ces rencontres enrichissantes ont été l’occasion de répondre aux questions des lycéens, de les aider dans leur orientation, notamment en leur présentant les formes variées que peut prendre la recherche académique, dont les sciences sociales.

Quelques publications :

  •  European Journal of Law and Economics (2019, 47(1), pp.89-123), “Corporate insolvency procedures in England: the uneasy case for liquidations”, avec Nirjhar Nigam.
  • Journal of Banking and Finance (2013, 37(6), pp.1936-1959), “Building legal indexes to explain recovery rates: An analysis of the French and English bankruptcy codes”, avec B. Chopard, N. Nigam.
  •  Economic Modelling (2013, 34, pp.129-144), “Severe or gentle bankruptcy law: Which impact on investing and financing decisions?”, avec B. Deffains, G. Umbhauer, L. Weill.
  • International Review of Law and Economics (2011, 31(2), pp.126-141), “Employment preservation vs. creditors’ repayment under bankruptcy law: the French dilemma?”, avec B. Chopard, A. Fimayer, J-D. Guigou.
  • International Review of Law and Economics (2004, 24(4), pp.447-471), “Ex Post efficiency of bankruptcy procedures: a general normative framework”, avec B. Chopard.